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Croissance et politique
Par Chérif Elvalide Seye, Dakar Jose Brito. Le taux de croissance en 2006 a été de 10,9%. En 2007, 7% et en 2008, entre 8 et 10%. Les Afriques : Comment se porte l’économie cap-verdienne ? Jose Brito : Je considère que l’économie du Cap-Vert se porte bien. Les indicateurs macro-économiques sont au vert. Le taux de croissance en 2006 a été de 10,9%. En 2007, 7% et en 2008, entre 8 et 10%. L’inflation est bien contrôlée, autour de 2% par an. Le déficit budgétaire entre 3 et 4%, les réserves de change couvrent 4 mois d’importations. L’investissement privé direct étranger est en pleine explosion. L’année dernière, 1 milliard de dollars d’investissements. D’Italie, d’Espagne, du Portugal et dernièrement d’Angleterre et d’Irlande. L’investissement privé direct dépasse l’aide publique au développement et les envois des émigrés qui constituaient les piliers de notre croissance. « Les ressources naturelles ne sont pas les plus déterminantes pour le développement d’un pays. » LA : Quel est le moteur de la croissance ?JB : Fondamentalement, le tourisme, puisque les investissements se sont faits dans le tourisme, mais il a tiré la construction qui a contribué à booster la croissance. L’atout structurel du Cap-Vert, c’est sa localisation, son climat. Les investisseurs ont vu, pas très loin de l’Europe, une destination identique aux Caraïbes. Les investisseurs, c’est comme une boule de neige. Il suffit que quelques-uns arrivent pour que les autres suivent. Notre tourisme n’est pas hôtelier. Il est résidentiel. Il est lié à la saturation dans les Canaries. Les premiers investisseurs sont d’ailleurs venus des Canaries. « Souvent, en Afrique, il y a une grande faiblesse institutionnelle. On a un peu tendance à considérer que la démocratie c’est le vote. » LA : D’autres pays ont des atouts similaires mais n’en ont pas tiré parti comme le Cap-Vert. JB : L’exemple du Cap-Vert est la preuve que les ressources naturelles, si elles sont importantes, ne sont pas les plus déterminantes pour le développement. Je pense que les bonnes politiques sont les éléments essentiels : la stabilité politique, la stabilité macroéconomique. Un gouvernement qui gère en fonction de ses capacités, en tenant compte des indicateurs macro-économiques, qui persiste dans de bonnes politiques économiques, fait des résultats. Je pense particulièrement au développement de l’éducation. Dès l’indépendance, un effort particulier a été fait sur l’éducation de base. Aujourd’hui, on est à 100%. Même pour le pré-primaire, c’est-à-dire les 5 et 6 ans, on est presque à 100%, le secondaire, 70%. L’accent mis sur l’éducation a élevé le niveau culturel des populations, leur jugement. Une population assez éduquée est capable d’exercer un contrôle sur le pouvoir politique, pour l’obliger à des comportements qui respectent l’Etat de droit, à lutter contre la corruption, etc. Elle sait pouvoir changer de régime, faire l’alternance quand cela s’impose, et sans problèmes. On peut changer de gouvernement, de régime politique, mais les politiques continuent à être les mêmes, fondamentalement. Il y a un certain consensus sur le rôle du marché. LA : Est-ce que la répartition des richesses au Cap-Vert ne provoque pas de tensions sociales entre les plus nantis et les plus défavorisés ? JB : On note un gap entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas. C’est une réalité. Mais l’enrichissement des plus nantis ne se fait pas au détriment des plus faibles. Il y a des couches qui s’approprient plus rapidement des richesses nationales que d’autres. Mais cela ne se fait pas par une augmentation de la pauvreté. La pauvreté est relative. Notre définition de la pauvreté, c’est tous ceux qui vivent en dessous de 40% de la moyenne nationale. Et comme la moyenne nationale augmente, ceux-là augmentent. D’ailleurs, dans les enquêtes sur les ménages, le pourcentage des gens qui ont des télévisions, un frigo et le téléphone est relativement grand, mais ils se considèrent pauvres. 70% des personnes enquêtées se disent pauvres alors que les statistiques les établissent à 28%. On peut interpréter ce comportement comme un désir d’avoir toujours plus. Quand on construit une route avec du pavé, au moment de l’inauguration les populations se disent insatisfaites et exigent de l’asphalte. LA : Vous avez évoqué la volatilité du tourisme. A plus long terme, sur quoi va reposer l’économie cap-verdienne ? JB : Nous avons eu, à partir de 2001, toute une réflexion stratégique sur la base économique pour le développement du pays, qui a réuni toutes les couches du pays. Le consensus n’a été que sur le court terme, il fallait profiter du tourisme et de l’industrie de transformation, mais sur le long terme, le tourisme n’est pas quelque chose de soutenable. C’est une activité volatile. Aussi, avons-nous identifié d’autres secteurs pour développer le pays à partir de ses avantages comparatifs : sa localisation et la mer. Le tourisme nous amène à un développement de la fonction de transport. La mer, ce n’est pas que la pêche, mais aussi des services liés à la pêche. Cap-Vert : l’archipel vertueux« Le Cap-Vert (335 000 habitants) est un archipel très peuplé à 450 kilomètres de Dakar, mais qui ne parvient pas à nourrir sa population: il y a sensiblement autant de Cap-Verdiens dans les Iles du Cap-Vert qu'à l'étranger. Un tiers du revenu moyen par habitant (500 dollars environ en 1983) est ainsi fourni par les transferts de fonds des émigrés. En 1983, l'archipel du Cap-Vert a été de nouveau victime de la sécheresse, comme les autres pays de la zone sahélienne. Seule l'aide internationale permet à ce petit pays de survivre, en contribuant pour près de 50% à son produit intérieur brut et pour environ 80% à son approvisionnement alimentaire », peut-on lire dans L'Etat du monde en 1983. La réalité est, alors, pire que les statistiques. Praia, la capitale, est certes très propre, mais que de filles très jeunes, enceintes ou avec un bébé. Et puis que d’enfants, pieds nus, sur les brûlants pavés. |
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